Photo prise à Istanbul le 17 mars 2024. © PHOTO UMIT BEKTAS/REUTERS
Nous condamnons l’attentat perpétré mercredi dernier à Istanbul par le PKK contre des industries de défense turque et qui a causé la mort de cinq personnes. Nous condamnons également les représailles lancées depuis par les autorités turques, du Nord-Est syrien jusqu’au Nord-Ouest irakien, qui ont notamment frappé des installations civiles – un centre de santé et deux boulangeries – tuant 27 personnes selon l’Observatoire syrien des droits humains.
Ce type de riposte condamne les populations d’Afrin et du Rojava qui souffrent déjà de graves pénuries de carburant et de gaz en raison des attaques répétées de la Turquie. La situation humanitaire dans l’ouest syrien pourrait rapidement se détériorer à mesure que des milliers de civils fuyant le chaos libanais gagnent une région qui abrite déjà des millions de personnes réfugiées, tiraillées depuis plus de quinze ans entre les atrocités de Daesh et les massacres de Bachar.
Pour les socialistes, la loi du Talion et l’assimilation injustifiable du PKK à Daesh décrétées par le président Erdogan ne permettront pas de régler une question d’ordre politique et géopolitique.
C’est pourquoi, pour protéger les populations civiles, nous appelons les autorités françaises et l’Union européenne (UE) à obtenir une zone d’exclusion aérienne dans le Nord-Est de la Syrie afin de prévenir tout bombardement de la Turquie ou du régime syrien ainsi que l’installation d’un processus de discussions entre les parties.
Nous renouvelons l’appel, porté en juin dernier par Olivier Faure et une soixantaine de dirigeants politiques, syndicaux, associatifs et universitaires en faveur de conditions de détention décentes des prisonniers politiques ainsi que la libération du leader kurde Abdullah Ocalan. Nous saluons à ce titre le fait qu’il ait pu recevoir une première visite de ses proches depuis 4 ans.
À cette occasion, Abdullah Ocalan a appelé au dialogue. Le temps est en effet venu pour toutes les parties de renoncer à la violence et d’entrer dans un processus politique pour négocier une sortie pacifique à un conflit qui n’a que trop duré.
Dylan Boutiflat, Secrétaire national aux Relations Internationales
Anna Pic, Députée de la manche et membre de la commission de la défense nationale et des forces armées