Après avoir décidé de ne pas censurer le gouvernement de François Bayrou, Olivier Faure et le Parti Socialiste se sont attirés les foudres de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon en tête. Samedi 18 janvier, Olivier Faure a tenu à répondre fermement aux critiques.
Ils ne partiront pas en vacances ensemble. Lors des élections législatives en 2024, les quatre principaux partis de gauche (LFI, PS, les Verts, PCF) se sont alliés en formant le Nouveau Front Populaire (NFP). Mais, quelques mois plus tard, des fractures semblent bien réelles. Encore plus depuis que le parti d’Olivier Faure a décidé de ne pas voter la motion de censure déposée par la France Insoumise, les Verts et les communistes pour faire tomber le gouvernement de François Bayrou.
Jean-Luc Mélenchon s’en est pris directement au PS en affirmant que le parti a “fracturé le NFP” et a même exclu “tous ceux qui n’ont pas voté la censure.” “On ne peut vivre et agir ensemble avec des gens prêts à tout moment à tromper tout le monde”, a-t-il ajouté sur son blog. Pour rappel, la motion n’a recueilli que 131 voix sur les 288 nécessaires. L’élu LFI Eric Coquerel estime que le PS n’est “plus un partenaire.” Même s’il veut “convaincre” le parti d’Olivier Faure de censurer le budget “d’ici février.”
Olivier Faure répond sans sourciller
Dans un entretien accordé à La Dépêche, le Premier secrétaire du Parti Socialiste répond avec fermeté aux invectives de Jean-Luc Mélenchon. “Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon apprenne à argumenter plutôt qu’à invectiver ou menacer”, a-t-il notamment déclaré. Avant de vanter les victoires obtenues par son parti : “Demain quand ils iront chez le médecin ou à la pharmacie, ils ne seront pas moins remboursés et ils le devront aux socialistes. Quand les 4 000 enseignants et les 2 000 accompagnants pour les enfants en situation de handicap seront recrutés, parents et enfants sauront que nous avons travaillé pour eux. Quand 10 000 soignants seront cette année embauchés pour soulager nos hôpitaux exsangues, les malades seront mieux accueillis et c’est notre honneur de l’avoir obtenu.”
L’élu PS affirme tout de même que son parti peut censurer le gouvernement à tout moment. “Nous avions proposé un pacte de non-censure qui supposait l’abandon du 49-3, un changement radical de cap, et le respect du front républicain en ne faisant pas dépendre sa survie des positions de l’extrême droite. Le gouvernement n’a pas donné suite. Nous pouvons donc le censurer à tout moment.”
De leur côté, les écologistes et les communistes ont fait savoir qu’ils poursuivraient les discussions avec François Bayrou malgré la censure.
publié le 18 janvier à 13h07, Sébastien Salpietro, 6Medias
